Refonder et réhumaniser les quartiers : le NPRU

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Que l'on parle de développement durable, de précarité énergétique, de mixité sociale ou de sécurité, la politique de la ville est au cœur de la plupart des grands enjeux contemporains. Cette politique s'appuie en France sur de nombreux outils. L'un d'eux, le programme national pour la rénovation urbaine, s'adresse plus particulièrement aux quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Focus sur le PNRU.

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Orienter la solidarité nationale dans les quartiers prioritaires

La qualification quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) remplace depuis 2015 celle de zone urbaine sensible créée en 1996. Si l'appellation a changé, les critères d'appréciation de la situation générale des quartiers concernés restent les mêmes. Taux de chômage, pauvreté, difficultés d'insertion et habitat dégradé sont scrutés à la loupe pour identifier les quartiers nécessitant une attention particulière des pouvoirs publics. Concrètement, il s'agit d'exercer la solidarité nationale là où elle est le plus urgente en matière de réaménagement et de rénovation. Cette volonté politique à dés 2006 présidée à la création de l'Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU).

Une agence pour piloter la politique de la ville dans les QPV

Par la variété des problèmes qu'elle entend traiter, la politique de la ville dépasse par nature les seules prérogatives du ministre de la ville. Le besoin de coordination des efforts entrepris a amené l'Etat au début des années 2000 a décidé la création d'un guichet unique chargé d'en facilité l'exécution. L'Agence Nationale de la Rénovation Urbaine (ANRU) est née en 2004 et accompagne depuis tous les projets de transformation des quartiers. L'ANRU simplifie les procédures et les financements de ces projets de réinsertion des quartiers dans la ville, de promotion de la mixité sociale et de création d'infrastructures commerciales, administratives, culturelles et de transport. L'ambition est immense au vue de l'état de certains quartiers constitués de grands ensembles : il s'agit d'améliorer la vie des habitants en rénovant et restructurant l'habitat, en apportant des espaces de vie extérieurs agréables et en désenclavant les quartiers.


Bon à savoir : l'ANRU est financée à parité par l'État et les partenaires sociaux

Le plan national de renouvellement urbain

Décidé en 2014, le nouveau plan de renouvellement urbain (NPRU) bat son plein tout en attendant un second souffle avec l'annonce du président Macron de doubler son budget. Février 2018, 399 projets étaient en cours : plus de 11 milliards des 47 milliards d'euros nécessaires à leur conduite avaient déjà été injectés. Même si près d'un projet sur 3 concerne l'Île de France (119), le NPRU concerne toutes les régions et collectivités en France métropolitaine comme Outremer. Rénovation de logements, constructions nouvelles, résidentialisation de sites en friche, démolition et remplacement des grands ensembles, aménagement d'espaces de détente, création d'écoles, d'unités administratives ou commerciales… les quartiers bougent enfin grâce au NPRU. Leur visage change, leur connectivité au cœur de ville s'améliore, les entreprises reviennent !

Des logements RT 2012

Le remplacement des grands ensembles construits dans les années 60-70 par un habitat plus dilué et neuf se traduit aussi par une amélioration substantielle de l'efficacité énergétique du logement social en France. Comme souvent, les populations les plus fragiles économiquement sont celles qui occupent les logements les plus énergivores. Des passoires énergétiques impossibles à chauffer en hiver et étouffantes en été. L'application de la norme RT 2012 aux nouvelles constructions et aux rénovations importantes offre aux locataires des appartements parfaitement isolés et beaucoup moins gourmands en énergie que par le passé. Le confort augmente sans que ceux-ci n'est à débourser plus pour maintenir leurs habitations à bonne température. En ce sens, le NPRU rejoint la politique de transition énergétique et de diminution des émissions de gaz à effet de serre. Un enjeu majeur quand on sait que les populations les plus défavorisées consacrent jusqu'à 20% de leur budget à l'énergie là où la moyenne nationale se situe entre 6 et 9% !


Les efforts consentis sont indiscutablement importants et changent progressivement la physionomie de nombreux quartiers que les médias ont souvent pris l'habitude de désigner comme "cités". C'est bien la politique de la "cité" au sens noble du terme qui redonnera à la société une cohésion parfois mise à mal. En mobilisant les énergies, les techniques, les savoir-faire et en pensant la ville dans sa globalité sans marginalisation de certains de ses quartiers, le NPRU porte les espoirs d'une vie urbaine beaucoup plus agréable. Vaste programme à suivre année après année !

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